Luxembourg, le 12 septembre 2025
Madame la Bourgmestre,
Les pluies diluviennes de la nuit du 8 au 9 septembre ont nécessité 89 interventions du CGDIS dans la Ville de Luxembourg, transformant rues et caves en zones inondées et plongeant la capitale dans une situation préoccupante. Si le niveau de l’Alzette est resté inférieur à celui de la crue dévastatrice de 2021, la menace demeure bien réelle et appelle à une vigilance politique accrue.
Même si la Ville de Luxembourg et ses collaborateurs ont agi du mieux possible face à cette situation exceptionnelle, des voix critiques se tournent désormais vers les responsables politiques. Il semble frappant que, malgré l’adoption il y a deux ans d’un projet au conseil communal visant à créer deux bassins de rétention dans la partie haute du Val de Hamm, celui-ci n’a pas été réalisé en raison de divergences persistantes entre la Ville de Luxembourg et les administrations concernées, laissant ainsi les habitants exposés aux inondations. On constate également que la Ville continue à imperméabiliser de conséquentes surfaces, au lieu de s’engager résolument dans une politique de désimperméabilisation.
En application de la loi communale et du règlement d’ordre intérieur du Conseil communal, j’ai l’honneur de soumettre les questions urgentes suivantes au Collège échevinal :
- Quelles mesures concrètes le Collège échevinal a-t-il mises en œuvre depuis la crue de 2021 pour améliorer la prévention des inondations?
- Existe-t-il un plan d’action inondation intégré et actualisé? Quelles en sont les mesures concrètes à réaliser (notamment bassins de rétentions, renaturations…)?
- Comment est-ce que la Ville de Luxembourg est intégrée dans la coordination avec le Haut Commissariat à la Protection Nationale en cas d’inondation?
- Comment les habitants concernés d’inondations sont-ils concrètement assistés lors d’inondations par la Ville de Luxembourg, et quelles améliorations peuvent être envisagées pour renforcer leur protection et leur soutien? Y a-t-il un soutien financier?
- Pourquoi les deux bassins de rétention au Val de Ham, adoptés par le Conseil communal, n’ont-ils toujours pas été réalisés? Sur quels points les divergences avec les administrations étatiques se portent-elles concrètement?
- Combien de surfaces ont été désimperméabilisées et combien ont été imperméabilisées sur le territoire de la Ville ces dernières années, et quels sont les objectifs pour les années à venir ? Est-ce qu’il existe des lignes directrices pour réduire l’imperméabilisation pour les services de la Ville de Luxembourg?
- Comment est-il encore possible que, seulement quelques jours après les fortes pluies, la Ville ait entièrement asphalté et donc imperméabilisé un parking de plus de 500m2 au Millewee à Gasperich, au lieu de profiter de cette occasion pour y aménager une surface perméable (par exemple avec un revêtement stabilisé, des dalles engazonnées ou d’autres solutions permettant l’infiltration des eaux) ? Le collège échevinal partage-t-il mon avis qu’une telle pratique ne devrait plus se reproduire à l’avenir ?
- Le Collège ne partage-t-il toujours pas mon avis qu’il faut d’urgence adapter les règlements d’urbanisme pour tenir compte de la crise climatique et renforcer la résilience face aux inondations?
Je vous remercie par avance pour vos réponses.
Veuillez agréer, Madame la Bourgmestre, l’expression de ma considération distinguée.
François Benoy
Conseiller communal déi gréng Stad